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michel geoffroy - Page 3

  • Emmanuel Macron ou le théâtre aux armées permanent...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy cueilli sur Polémia et consacré à l'agitation guerrière de Macron.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021), Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021)  et dernièrement Bienvenue dans le meilleur des mondes (La Nouvelle Librairie, 2023).

     

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    Emmanuel Macron ou le théâtre aux armées permanent

    Emmanuel Macron gesticule et tempête tous azimuts sous l’œil complaisant de nos médias. Il fait tout pour avoir sa guerre, comme ses prédécesseurs. Il rêve de jouer à son tour au chef de guerre, lui qui adore se déguiser [1]. Chirac avait guerroyé contre la Serbie [2], Sarkozy contre la Libye et Hollande s’était embourbé en Syrie. Alors Emmanuel se démène comme un diable – dans tous les sens du terme – pour envoyer des troupes en Ukraine et pas seulement des matériels. Mais il ne brasse que du vent, pas de la poudre. Macron, c‘est le théâtre aux armées permanent.

    L’Ukraine pour masquer le désastre macronien

    Pour la macronie en déroute sur tous les fronts, la perspective d’un engagement militaire français là-bas, si possible bien sanglant, lui offrirait un répit bienvenu. La guerre a toujours été en effet le recours des pouvoirs vacillants.

    On imagine déjà la dramatisation politico-médiatique qui s’ensuivrait, l’appel à l’union nationale, la censure des oppositions accusées de « faire le jeu de Poutine », l’emprunt obligatoire pour « financer nos armées » et peut-être la suspension de l’élection présidentielle, comme en Ukraine : donc un troisième mandat de fait pour Emmanuel Macron. Et il y a tout lieu de penser qu’il obtiendrait une majorité parlementaire pour cela !

    Les déclarations belliqueuses du président français constituent, dans l’immédiat en tout cas, un précieux dérivatif pour la débâcle annoncée de sa liste aux élections européennes du 9 juin.

    Le syndrome de Giscard d’Estaing

    En s’agitant bruyamment, Emmanuel Macron montre également qu’il souffre d’un syndrome présidentiel bien connu : le syndrome de Giscard d’Estaing, c’est-à-dire du président français sortant ou sorti, qui croit avoir un destin européen de rechange.

    Macron se verrait bien en futur président d’une Europe fédérale, et pour cette raison il pousse aussi l’agenda européiste au-delà du raisonnable [3], comme Giscard poussait la prétendue constitution européenne pour la même raison.

    Pour ce faire, Macron doit donner aussi des gages à tous les lobbies possibles – notamment le complexe militaro-industriel européen après Big Pharma et les fonds de pension. Il doit surtout se faire bien voir du vrai patron de l’UE : l’État profond américain.

    D’où un bellicisme si contraire à nos intérêts, si contraire à la vocation française de rester une puissance d’équilibre et si contraire à la situation réelle de nos armées. Mais on sait depuis longtemps qu’Emmanuel Macron ne voit la France que comme un marchepied ou, plus exactement, comme un paillasson. Et qu’il vit, comme tous les oligarques, dans une bulle étanche à la réalité.

    Macron brasse du vent, pas de la poudre

    Certes, l’agitation guerrière du président français commence à inquiéter, même si, curieusement, on n’entend plus en France les pacifistes qui autrefois scandaient « Paix en Algérie » ou « Paix au Viêt-Nam » et déclaraient préférer « faire l’amour et pas la guerre ». Il est vrai que cette gauche a réintégré sa bourgeoisie native et se trouve désormais du côté du pouvoir et du Système, donc du parti de la guerre.

    Pourtant, il ne faut pas céder à la panique, ce qui reviendrait précisément à entrer dans le jeu de la macronie, qui carbure à la peur : peur du climat, peur du virus, peur de l’insécurité, et aujourd’hui peur de la guerre.

    Car, comme à son habitude, notre ludion présidentiel brasse avant tout du vent et non pas de la poudre, que la France ne produit d’ailleurs pratiquement plus au demeurant…

    En Ukraine, l’heure est à la négociation, plus à la guerre

    Une guerre entre puissances nucléaires est une contradiction dans les termes et les États-Unis n’ont nullement envie d’envoyer les boys en Ukraine, a fortiori avant l’élection présidentielle de novembre. L’Allemagne rechigne aussi. Et la Russie ne se sent pas menacée par ces généraux français de plateau télé qui, depuis deux ans, débitent des sottises avec constance.

    Une guerre contre la Russie ? Nous en sommes bien incapables.

    Quoi que dise et quoi que fasse notre ludion présidentiel, l’Ukraine a manifestement perdu la guerre et quelques missiles ou quelques soldats européens de plus, ou quelques F-16, n’y changeront rien.

    Fatalement, et c’est heureux, l’heure de la négociation va sonner entre les vrais décideurs : les grandes puissances, pas les vassaux européens des États-Unis. Et certainement pas Emmanuel Macron qui a perdu toute crédibilité à l’international, comme dans son pays.

    La guerre macronienne ne fera qu’une victime : notre comique troupier présidentiel.

    Michel Geoffroy (Polémia, 5 juin 2024)

     

    Notes :

    [1] On se souviendra qu’au début de son précédent quinquennat il s’était déguisé en aviateur pour visiter une base militaire.
    [2] Même s’il avait refusé de participer à la seconde guerre d’Irak.
    [3] Notamment la suppression de la règle de l’unanimité qui viderait de son sens ce qui reste de souveraineté nationale.

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  • Il faut lire le manifeste identitaire de Maximilian Krah, figure de l’AfD attaquée par le RN...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy cueilli sur Polémia et consacré au manifeste identitaire qui a été écrit par Maximilian Krah, la tête de liste de l'AfD aux élections européennes, par ailleurs visé par une polémique médiatique grotesque* qui a servi de prétexte au RN pour rompre avec son allié allemand aux positions trop identitaires...

    * La polémique est née de la réponse donnée par Maximilian Krah à une question posée par un journaliste italien de La Reppublica :

    La Reppublica : Monsieur Krah, vous avez dit que les Allemands devaient être fiers de leurs ancêtres. Même s'il s'agissait d'officiers SS ?

    Krah : Cela dépend de ce qu'ils ont fait.

    LR : Les SS étaient des criminels de guerre.

    Krah : Il faut évaluer les fautes individuellement. A la fin de la guerre, il y avait près d'un million de membres de la SS, même Günter Grass était dans la Waffen SS. Les parents de ma femme étaient des Allemands qui vivaient en Hongrie. Ils avaient le choix de s'engager dans l'armée hongroise ou dans la SS. S'ils s'étaient engagés dans l'armée hongroise en tant qu'Allemands, comme ils le savaient de la Première Guerre mondiale, cela aurait été une condamnation à mort. Parmi les 900 000 SS, il y avait aussi beaucoup de paysans : il y avait certainement un pourcentage élevé de criminels, mais tous n'étaient pas des criminels. Je ne dirais jamais que tous ceux qui portaient l'uniforme SS étaient automatiquement des criminels.

    (Traduit avec DeepL.com)

    A chacun de juger si, 79 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, il est possible de faire preuve d'un soupçon de nuance dans les jugement portés concernant les divers protagonistes de ce conflit...

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    Il faut lire le manifeste identitaire de Maximilian Krah, figure de l’AfD attaquée par le RN

    Les amateurs de scandales entre le RN et l’AfD seront déçus

    Les éditions La Nouvelle Librairie ont eu la bonne idée de traduire le livre publié en 2023 par Maximilian Krah qui sera candidat de l’AfD pour les élections européennes de 2024 : Politik von rechts, sous le titre Allemagne : plaidoyer pour une droite identitaire, avec une préface de François Bousquet [1].
    Cette publication vient à propos, au moment où les polémiques enflent contre l’AfD, des deux côtés du Rhin, puisque les sondages annoncent une percée électorale qui inquiète le Système.

    Mais les amateurs de scandales médiatisés en seront pour leurs frais : le « plaidoyer pour une droite identitaire » de Maximilian Krah n’évoque ni la Seconde Guerre mondiale, ni les SS, ni la chevauchée des Walkyries. Et il ne propose pas de trucider les immigrants.
    Le livre rassemble en réalité un ensemble de réflexions – de « vues de droite » pour reprendre le titre d’un essai fondateur d’Alain de Benoist – sur l’état de l’Allemagne, de l’Europe et du monde en général. Avec un fil conducteur, d’où le titre français de l’essai : quel serait la déclinaison d’un programme identitaire de droite, appliqué à différents domaines tels que l’État, l’économie, le social, les relations internationales, l’Europe ou le politique.

    Maximilian Krah embrasse donc un très vaste champ de réflexion qui, bien que faisant évidemment souvent référence à la situation particulière de l’Allemagne, vaut aussi pour nous puisque l’Europe se trouve soumise à des maux convergents. Ce qui rend cet essai intéressant pour un Français aussi.

    Il n’y a pas de solution progressiste à la crise du progressisme pour Maximilian Krah

    « Ce ne sont pas les problèmes qui sont trop grands, mais le cadre du débat qui est trop étroit. Cela empêche l’application d’idées et de solutions qui pourraient sauver ce qui semble perdu [2] », écrit d’emblée Maximilian Krah dans son introduction, donnant le sens de l’ouvrage.

    La crise de civilisation que nous vivons vient en effet de la mise en œuvre de l’idéologie progressiste (l’idéologie de la gauche dans sa forme libérale libertaire actuelle) et par conséquent, dès lors que le débat politique est monopolisé et censuré par les mêmes, aucune solution ne pourra en sortir. Cela explique la vanité du débat électoral actuel en Europe.

    Il est donc temps d’oser une politique qui ne soit pas de gauche : une politique de droite et donc une politique identitaire. Car « la promesse de la droite politique est une vie en harmonie avec soi-même, la nature et les valeurs ancestrales, une vie qui vaut donc la peine d’être transmise [3] », écrit l’auteur. Tout ce que récuse la gauche quelle qu’en soit la forme ; car « l’identité de la gauche est la rupture avec ce qui est réellement [4] », écrit Maximilian Krah, qui a le sens des formules.

    L’intellectualisme contre la nature et la tradition

    L’auteur fait d’ailleurs justement remarquer que la gauche domine sur le plan idéologique parce que précisément elle ne peut exister qu’en faisant de très gros efforts de justification abstraite et intellectuelle pour prétendre qu’il faut s’écarter de la tradition et de la nature. Alors qu’être en accord avec la nature et la tradition, ce qui constitue le véritable positionnement de la droite à ses yeux, ne nécessite pas de tels efforts.

    Donc, dans les joutes intellectuelles, la gauche est toujours mieux armée que la droite, mais cette domination ne traduit pas le fait que la gauche ait raison pour autant, comme nous le voyons clairement aujourd’hui.

    La gauche déteste le peuple

    Maximilian Krah montre que le libéralisme de gauche dominant en Europe déteste le peuple, car il rejette tout ce qui le constitue : le collectif, l’identité et le destin. Et, pour cette raison, la droite qui « tient au peuple comme communauté de tradition et de destin [5] » – l’AFD en Allemagne – est considérée comme l’adversaire principal du Système, qu’il faut abattre. Sous prétexte que l’identité collective serait incompatible avec la dignité humaine universelle.

    Mais ce prétendu humanisme individualiste néglige que « dans les luttes pour la répartition des richesses qui s’intensifient, l’individu n’a une chance que s’il fait partie d’une communauté [6] ».

    Maximilian Krah explique aussi que les progressistes perdent de vue que la démocratie exige un consensus volontaire sur le bien commun (notion de toute façon étrangère à l’idéologie libérale) : « il n’y a pas de démos sans ethnos [7] », écrit-il. La société multiculturelle qu’ils prétendent imposer en Europe avec l’immigration de masse sape donc les bases de la démocratie et devient de plus en plus autoritaire et chaotique à la fois. L’humanité n’est pas un cadre politique de référence valable : « Qui s’y réfère veut dominer et non pas servir [8] », une formule qui n’est pas sans rappeler celle de Proudhon.

    Refonder sa propre communauté

    L’auteur affirme qu’à l’âge des sociétés hétérogènes les autochtones européens doivent refonder leur propre communauté dans laquelle s’intégrer. Ce n’est donc qu’en préservant le peuple que l’Europe restera européenne et l’Allemagne de culture allemande.

    Maximilian Krah écrit en effet, à rebours de la doxa immigrationniste, que les migrants doivent s’assimiler à la culture d’accueil et non « les migrants à égalité avec les autochtones qui devraient s’assimiler à une culture migratoire sans traditions [9] ». Sinon, ceux qui ne le veulent pas ou ne le peuvent pas n’ont pas vocation à rester.

    Mais l’auteur affirme cependant que la remigration suppose une certaine coopération de la part des immigrants concernés, qui repose sur de bonnes incitations [10] : en particulier, cela implique de réformer l’État social pour qu’il n’incite plus à l’inactivité et pour qu’aucune prestation ne soit accordée sans contrepartie.

    Une droite pour demain

    Dans son essai, Maximilian Krah, au fil de ses analyses qu’on ne peut évidemment détailler dans le cadre de cette courte présentation, contribue en réalité à définir les contours de ce que devrait être une véritable droite moderne. C’est-à-dire une droite qui prenne la relève d’une gauche qui nous conduit à la catastrophe dans tous les domaines.

    Une droite fidèle à l’ordre naturel, à la nature et aux traditions culturelles, bien sûr. Une droite qui se fonde sur le christianisme aussi mais qui ne peut que constater, pour le déplorer, son délabrement en Europe occidentale : elle ne peut donc qu’être areligieuse pour le moment.

    Une droite qui préfère l’ordre et qui a une confiance mesurée dans l’État comme instrument du bien commun. Car « pour changer un pays le gouvernement n’est qu’un levier, certes extrêmement important, mais ni indispensable ni décisif [11] », écrit l’auteur.

    Une droite qui renonce aussi à l’universalisme, renonciation difficile puisque celui-ci a des racines religieuses, mais « condition indispensable pour éviter que toutes les identités traditionnelles – à commencer par la [nôtre] – ne soient balayées par l’ordre unitaire mondialiste du nouvel homme unique [12] ». La droite doit donc reconnaître aux autres groupes culturels le droit de vivre selon leur identité sur leurs territoires ancestraux et rejeter le colonialisme (qui est d’ailleurs une invention de gauche). Maximilian Krah écrit d’ailleurs que « la philosophie du décloisonnement du libéralisme, qui juge tout selon des critères prétendument rationnels et donc universels et ne veut plus admettre de différences, est inhumaine et n’est donc pas de droite [13] ».

    Le marché n’est pas de droite selon Maximilian Krah

    Une droite dont la politique économique repose également sur le principe de la propriété privée à responsabilité sociale, comme cela figure dans la Loi fondamentale de la RFA. Parce qu’un vrai programme économique de droite doit servir des objectifs qui ne sont pas seulement économiques mais politiques.

    L’auteur écrit que la patrie se situe là où l’on crée de la valeur, là où on est inscrit au registre du foncier, « pas là où l’on ouvre son ordinateur portable [14] » et que « le marché n’est pas de droite [15] ».

    L’économie de droite repose donc sur l’idée que les États doivent avoir leur propre économie et non qu’une économie globale aurait des États comme sites. La droite voit de même d’un œil critique l’accumulation de la richesse entre les mains de quelques super-riches et doit au contraire se préoccuper de la classe moyenne, en voie de déclassement. « Nous voulons enrichir les pauvres et non l’inverse [16] », écrit d’ailleurs Maximilian Krah.

    Une droite européenne enfin, c’est-à-dire qui rejette le super-État européen à la sauce bruxelloise qui ne tient pas compte des peuples, c’est-à-dire l’anti-Europe. Mais aussi une droite qui n’entend se soumettre ni à l’anglosphère atlantiste ni au rêve eurasiatique [17], mais qui veut promouvoir une Europe indépendante qui conduit son propre destin.

    Pour une nouvelle politique

    L’essai s’achève sur une réflexion sur ce que doit être le politique comme « art du faisable ».

    Maximilian Krah oppose les dirigeants actuels « qui ne cherchent pas le pouvoir parce qu’ils ont la volonté de façonner notre avenir, mais [qui] façonnent notre avenir parce qu’ils possèdent le pouvoir [18] », à une future élite de droite qui affronte les nouvelles réalités du monde d’aujourd’hui au lieu de se réclamer du monde d’hier.

    Car, pour l’auteur, le mal ne vient pas des autres, des Russes, des Chinois ou des islamistes : il est avant tout en nous, en effet, à l’image de l’idéologie woke qui est une invention occidentale ou du climato-catastrophisme.

    Mais l’auteur met aussi en garde contre un populisme d’autant plus bruyant qu’il ne change rien au Système, dont il fait partie en réalité car il en est en quelque sorte le bouffon.

    Pour lui, la droite ne doit pas vociférer mais opposer au Système une conception du monde et la vision cohérente qui en découle pour ancrer sa crédibilité. Car ce n’est pas « la fermeté des convictions qui rend la droite faible mais au contraire le doute de soi et le manque de clarté [19] » : un constat qui nous concerne aussi !

    ***

    Allemagne : plaidoyer pour une droite identitaire, l’essai de Maximilian Krah, n’a, on le voit, aucun rapport avec la caricature politico-médiatique extrémiste que l’on fait habituellement de la tête de liste de l’AfD aux élections européennes de 2024. Une nouvelle preuve des mensonges du Système.
    Il émane au contraire de ce livre pesé et pensé, une grande sérénité et un sérieux certain dont l’intérêt dépasse en outre le seul cadre de la politique allemande.
    Ce livre donne en effet à réfléchir et c’est sans doute ce qui inquiète le plus le Système orwellien qui se met en place en Europe !

    Michel Geoffroy (Polémia, 25 mai 2024)

     

    Notes :

    [1] Krah (Maximilian), Allemagne : plaidoyer pour une droite identitaire, éditions La Nouvelle Librairie, 2023, 21 euros.
    [2] Ibid., p. 17.
    [3] Ibid., p. 47.
    [4] Ibid., p. 46.
    [5] Ibid., p. 70.
    [6] Ibid., p. 71.
    [7] Ibid., p. 73.
    [8] Ibid., p. 92.
    [9] Ibid., p. 76.
    [10] Ce que ne semble pas avoir compris Marine Le Pen dans sa condamnation de la remigration…
    [11] Krah (M.), op. cit., p. 114.
    [12] Ibid., p. 142.
    [13] Ibid., p. 143.
    [14] Ibid., p. 159.
    [15] Ibid., p. 191.
    [16] Ibid., p. 195.
    [17] L’auteur ne considère pas la Russie comme européenne, même si elle a subi l’influence de notre civilisation.
    [18] Krah (M.), op. cit., p. 197.
    [19] Ibid., p. 267.

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  • Aya Nakamura : n’entrons pas dans la fausse polémique macronienne...

    Nous reproduisons ci-dessous un salutaire point de vue de Michel Geoffroy cueilli sur Polémia et consacré aux polémiques sociétales utilisées par Macron et sa bande pour détourner l'opinion des vrais sujets...

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021), Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021)  et dernièrement Bienvenue dans le meilleur des mondes (La Nouvelle Librairie, 2023).

     

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    Aya Nakamura : n’entrons pas dans la fausse polémique macronienne

    Avec Aya Nakamura, la macronie lance une nouvelle opération de diversion, activement soutenue par les médias mainstream et aussi, hélas, par les gogos de droite. Car, dans l’affaire Aya Nakamura, tout est faux, comme la perruque blonde, les faux cils et les faux ongles de la chanteuse. Ne serait-ce que parce que la polémique a été lancée alors qu’aucune décision n’a été prise, semble-t-il. Alors, n’entrons pas dans la manipulation.

    L’art de la diversion macronienne

    La technique de la diversion macronienne est toujours la même : d’abord, on fait une annonce provocante – ici, la désignation d’une chanteuse franco-malienne au français douteux pour la cérémonie d’ouverture des prochains Jeux olympiques – destinée à jouer, vis-à-vis de l’opinion, le rôle de chiffon rouge.

    Cette annonce permet alors de rassembler le camp progressiste autour du gouvernement qui lance le projet et de dénoncer le camp rétrograde. De son côté, la « droite », elle, se divise toujours entre ceux qui sont pour, ceux qui sont contre ou ceux qui s’abstiennent par peur de la diabolisation, et elle perd donc l’initiative.

    Et pendant qu’on concentre « l’info » et les débats autour de l’annonce, on ne parle évidemment pas des sujets qui fâchent le pouvoir.

    Ce scénario fonctionne depuis au moins la présidence Hollande et réside au cœur des réformes sociétales : fabriquer des oppositions factices, horizontales, pour diviser les Français de façon à neutraliser l’opposition verticale et radicale entre le peuple et les élites. Pendant que les polémiques sociétales permettent aussi de faire oublier la question sociale pour le plus grand profit du pouvoir économique.

    Attendons-nous au pire, nous ne serons pas surpris

    En vérité, le choix d’Aya Nakamura dans le rôle d’Édith Piaf ne saurait surprendre que les imbéciles.

    Il est en effet à l’aune d’un pouvoir qui a pris le parti de mépriser l’identité nationale et de ridiculiser les Français en toute occasion.

    Alors, pour les Jeux olympiques, attendons-nous au pire, nous ne serons pas surpris !

    La cérémonie d’ouverture verra le remake inclusif [1], antiraciste et woke de celle du bicentenaire de la Révolution française : sauf qu’à l’époque on avait fait appel à la cantatrice soprano Jessye Norman. Aujourd’hui, on semble choisir Aya Nakamura, ce qui permet de mesurer la chute de notre pays depuis 1989 et le niveau culturel de nos décideurs actuels…

    Il s’agira de « briser les codes », annonce le site Internet des JO. Nous voilà avertis.

    Nous aurons donc, sans doute, des défilés d’athlètes transgenres, si possible de toutes les couleurs, et peut-être demandera-t-on à Volodymyr Zelensky de chanter La Marseillaise. Ou à Mme von der Leyen de brandir, en maillot arc-en-ciel, le drapeau de l’UE sous les ponts de Paris.

    N’en doutons pas, les bobos vont exulter, à l’instar d’Amélie Oudéa-Castéra qui se pâme déjà devant le talent d’Aya, et c’est l’essentiel puisque les Français seront de toute façon exclus du programme tant par le prix des billets que par les mesures de police ou les interdictions de circulation. Un Paris Potemkine sans beaufs, sans voitures, et vidé pour la circonstance de ses migrants, sinon de ses rats : le rêve de la gauche bourgeoise [2].

    Soyons plus « Djadja »

    Alors n’entrons pas dans la fausse polémique du moment.

    Si l’on vous interroge sur Aya Nakamura, demandez plutôt à votre interlocuteur d’évoquer par exemple le bilan diplomatique, économique et sécuritaire catastrophique d’Emmanuel Macron, son dangereux bellicisme, son isolement sur le plan international, ou encore la réduction continue des libertés publiques dans notre pays.

    Ce sera nettement plus « Djadja »…

    Michel Geoffroy (Polémia, 21 mars 2024)

    [1] À la condition, bien sûr, de faire disparaître toute croix chrétienne de l’affiche des JO.
    [2] Pléonasme français.

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  • Pourquoi l'oligarchie s'attaque-t-elle à la liberté d'expression ?...

     

    Pourquoi l'oligarchie s'attaque à la liberté d'expression

    L’union des oligarques contre la liberté d’expression

    L’Union européenne mène l’offensive contre les médias alternatifs : Twitter (X) et les réseaux sociaux, avec son règlement DSA, après avoir fait fermer les médias russes pour imposer le discours atlantiste et otanien sur la guerre en Ukraine.

    En France, les initiatives liberticides s’accumulent sous la présidence Macron : dissolution de mouvements identitaires, assimilation de la critique de l’immigration à un « discours de haine », interdictions préfectorales de manifestations ou de colloques, offensive du gouvernement des juges contre CNews, loi sur les dérives sectaires sanctionnant la contestation des politiques sanitaires…
    Pendant qu’à l’Assemblée nationale on ne débat plus mais on invective l’opposition à la macronie, accusée de collusion avec Poutine, avec le Hamas, ou de sortir de l’arc républicain.
    Pourquoi tant de haine de la liberté ?

    L’oligarchie a peur

    D’abord, l’oligarchie veut restreindre la liberté d’expression parce qu’elle a peur de la révolte des peuples.
    Les oligarques sentent bien que la situation est en train de leur échapper, que ce soit sur le plan mondial avec l’envol des BRICS et l’échec ukrainien, ou sur le plan européen, puisque notre continent est la principale victime de leurs folies.
    Les oligarchies voient bien que leur verbiage, leur propagande, a de moins en moins d’effets sur l’opinion. Cela se traduit notamment par l’usure de plus en plus rapide de l’image de marque des dirigeants, malgré la surprotection médiatique dont ils font l’objet. Sans même évoquer les manifestations périodiques de protestation qui secouent désormais les pays européens.

    Alors que les élections européennes se profilent, il devient urgent de diaboliser les thématiques des oppositions, pour tenter de les neutraliser une fois encore.

    Donc on s’attaque aux critiques des politiques migratoires (assimilées au racisme), des politiques sanitaires (assimilées à du complotisme sectaire), des politiques sociétales (assimilées à de l’homophobie ou à de la transphobie), de l’insécurité (assimilées à de la récupération d’extrême droite), ou encore du bellicisme européen (ce serait faire le jeu de Poutine).
    Ainsi l’oligarchie n’entend-elle pas débattre mais seulement invectiver ses contradicteurs et assimiler les opinions divergentes à des délits.

    La postdémocratie en marche

    Cette tactique basique s’inscrit dans un mouvement plus profond consistant à dénaturer le sens réel de la démocratie en Occident.
    À la suite de l’Américain Fareed Zakaria, le théoricien de l’illibéralisme, l’oligarchie veut en effet imposer l’idée que la démocratie se définirait non plus par l’exercice de la volonté majoritaire du peuple, mais par l’existence d’un juge « indépendant », supérieur au législateur et garant des « droits des minorités ».
    Voilà qui est bien commode quand on perd le soutien de la majorité du peuple ! Et voilà qui permet de gouverner contre le peuple en s’appuyant sur la dictature des minorités et des lobbies, sanctifiée par des juges non élus. C’est d’ailleurs bien comme cela que fonctionne désormais l’Union européenne.

    Voilà pourquoi nous entrons progressivement en Europe dans une postdémocratie totalitaire où les gouvernants proclament haut et fort leur volonté de ne pas prendre en compte la volonté populaire sous prétexte de respecter « l’État de droit », comme en matière d’immigration par exemple.

    La censure est dans les gènes de la gauche

    Ensuite, il faut se rappeler que la censure est dans les gènes de la gauche, donc de la bourgeoisie dirigeante qui a, depuis toujours, la haine du peuple et des identités nationales.
    « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » : la formule terroriste de Saint-Just reste valable au temps de la gauche macronienne ralliée au néo-capitalisme mondialiste et qui fait du sociétal pour cacher le fait qu’elle sacrifie le social et le peuple qui va avec.

    La gauche dénonce l’extrême droite ou les médias du groupe Bolloré car elle ne supporte pas de perdre le monopole qu’elle exerçait sur l’information et la culture depuis la fin de la guerre froide.
    Elle prétend en effet incarner le camp du Bien, du Progrès et, désormais, de la Planète et ne saurait par conséquent s’abaisser à débattre avec les « salauds » sartriens qui ne partagent pas son idéologie.
    Elle ne conçoit donc la discussion que comme une mise en accusation et, si possible, une mise à mort médiatique du dissident, de préférence sans que celui-ci puisse se défendre, comme au temps de Fouquier-Tinville, l’accusateur public.
    Car la bourgeoisie de gauche (c’est un pléonasme en France) n’hésite jamais à envoyer sa police et ses juges contre le peuple récalcitrant : rien n’a changé depuis 1793, 1848 ou 1871.

    La censure, arme des nuls

    Enfin, la censure se développe en raison de la nullité croissante de notre classe gouvernementale.
    Nos élites dirigeantes se caractérisent en effet par une inculture abyssale, une profonde méconnaissance du monde réel et un mépris de classe total.

    Pour le président chinois, la culture doit « à la fois, à l’intérieur, arrimer le peuple au destin national et construire une communauté de destin à l’extérieur ». Pour Emmanuel Macron, la culture française n’existe pas car elle serait « diverse[2] ». On ne saurait mieux résumer l’insignifiance de nos élites dans cette approche opposée de la culture nationale.

    La plupart de nos dirigeants ne gouvernent pas car ils n’ont plus les moyens de gouverner : alors ils se bornent à communiquer – c’est-à-dire à mentir – devant des médias complices, donc sans contestation réelle. En outre, ils ne connaissent pas en général les secteurs qu’ils sont censés diriger : ils se bornent alors à réciter, avec plus ou moins de conviction, les fiches qu’on leur a préparées. Ou bien, tel Emmanuel Macron, ils ne tolèrent les questions des journalistes qu’à la condition de les avoir sélectionnées avant…

    Mais comment espérer s’imposer dans un vrai débat quand on ne connaît pas grand-chose aux questions évoquées et quand on ne défend plus des arguments rationnels. Qui peut en effet sérieusement de nos jours continuer d’affirmer, comme le font nos dirigeants, que l’immigration serait une chance pour la France, que la mondialisation serait heureuse, que l’UE nous apporterait la paix ou que l’économie française se porterait de mieux en mieux ? Et imagine-t-on comment tournerait un vrai débat sur la politique étrangère de la France avec le malheureux ministre Séjourné ?

    L’empire occidental du mensonge

    Nos oligarques censurent toute parole dissidente parce qu’ils savent bien au fond d’eux-mêmes que la raison n’est plus leur apanage : qu’au sens propre ils ont perdu la raison à force de mensonges et d’idéologie. Alors il ne leur reste que la répression, la censure et l’invective pour tenter de s’imposer.

    C’est pourquoi l’Occident devient de plus en plus, aux yeux du monde entier, l’empire du mensonge. L’empire du deux poids deux mesures permanent et des pseudo-valeurs, ajustables en fonction des intérêts nord-américains. Aristote définissait l’oligarchie comme une aristocratie qui avait perdu le sens de la vertu et du bien commun : une belle définition de la macronie ?

    Malheureusement pour l’oligarchie, la vérité finit toujours par triompher.

    Michel Geoffroy (Polémia, 20 février 2024)

     

    Notes :

    [1] Le Nouvel Économiste, Newsletter économie et politique du 9 février 2024.
    [2] Déclaration à Lyon lors de la campagne présidentielle de 2017.

     

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  • L’oligarchie veut la guerre pour nous museler : choisissons la paix !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy cueilli sur Polémia et consacré à l'hystérie guerrière de l'oligarchie qui nous gouverne.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021), Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021)  et dernièrement Bienvenue dans le meilleur des mondes (La Nouvelle Librairie, 2023).

     

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    L’oligarchie veut la guerre pour nous museler, choisissons la paix

    Le gouvernement Attal affirme haut et fort la nécessité de continuer à apporter un soutien militaire à l’Ukraine. Le 19 janvier, sur LCI, le ministre de la Défense Lecornu a donc détaillé, devant un Darius Rochebin tout sourire, tout ce que notre pays allait livrer à Kiev. Et tel le Bourgeois gentilhomme expliquant que son père n’était pas marchand mais seulement « fort obligeant puisqu’il donnait des étoffes en échange d’argent », M. Lecornu expliquait que ces livraisons ne feraient pas de nous des belligérants. Au moment même où l’état-major russe faisait état de la destruction d’un immeuble abritant des mercenaires français, ce qui entraînait la convocation de l’ambassadeur de France. À l’évidence, cette posture martiale, amplement relayée par les médias mainstream[1], suscite des interrogations au moment où l’Allemagne a renoncé à livrer à l’Ukraine des missiles de croisière Taurus. Et où il paraît douteux que la Russie puisse perdre. Pourquoi donc nos oligarques veulent-ils continuer à s’engager dans ce conflit ? Décryptage.

    L’Oncle Sam mobilise ses vassaux

    D’abord, dans ce conflit, les gouvernements européens obéissent en tout aux exigences américaines, en bons petits vassaux qu’ils sont devenus. Car les États-Unis veulent bien la guerre en Europe mais à condition que nous la fassions à leur place.

    Les États-Unis, pour des raisons budgétaires et politiques, réorientent aujourd’hui leur effort militaire en faveur d’Israël, dans sa guerre contre le Hamas. Mais comme il ne faut pas que le front ukrainien s’effondre avant l’élection présidentielle de novembre 2024, l’OTAN est priée d’assurer la soudure jusque-là et de faire en sorte que le désastre militaire se poursuive. Tant pis pour les victimes.

    L’économie européenne souffre déjà des sanctions contre la Russie et notamment de l’augmentation des coûts de l’énergie. Ensuite, l’aide à l’Ukraine se fait à fonds perdu puisque Kiev sera incapable de rembourser quoi que ce soit, compte tenu de la déliquescence du pays. Et comme si cela ne suffisait pas, avec l’immigration nous importons les conflits du Proche Orient.

    Faut-il donc dans ce contexte continuer de soutenir militairement l’Ukraine, au risque d’entrer toujours plus en belligérance directe contre la Russie, volontairement ou par erreur ?

    Et alors que la France, qui n’a rien à voir avec les pays Baltes ou la Pologne, n’a aucun intérêt vital dans ce pays instable depuis sa création.

    Des va-t-en-guerre immatures

    Des politiques soucieux de l’intérêt national devraient donc hésiter.

    Mais, à la différence des Anglo-Saxons, les leaders européens se moquent de l’intérêt national : ils sont donc prêts à toutes les folies. Nos oligarques sont justement des va-t-en-guerre, d’autant plus qu’ils ne la feront pas personnellement.

    La plupart d’entre eux, très jeunes et souvent incultes, manquent d’expérience et ne savent pas ce que signifie une guerre moderne, ni une révolution, ni une guerre civile. Et ils sous-estiment totalement la puissance et la résilience des pays émergents car ils croient à leur propre propagande.

    Malheur à la ville dont le prince est un enfant, dit l’Ecclésiaste ! Nous serions bien avisés de méditer cet avertissement…

    Nos oligarques veulent la guerre pour nous museler

    Enfin, alors que les oligarques européens sont de plus en plus contestés par leurs populations, on ne peut s’empêcher de penser que certains verraient d’un bon œil le déclenchement d’un vrai conflit, qui permettrait alors d’imposer des mesures d’exception pour museler durablement la contestation qui vient et tous les mal-pensants d’Europe. Et de pratiquer sur une vaste échelle la stratégie de la peur.

    La guerre en Ukraine a déjà conduit à censurer les médias russes et l’information en Europe, alors même que l’Union européenne rêve de museler les réseaux sociaux. De même, la guerre entre Israël et le Hamas a conduit à diaboliser, sous couvert d’antisémitisme ou d’incitation au terrorisme prétendus, toute critique publique de la politique du gouvernement Netanyahou.

    Imaginons alors ce qu’il adviendrait de nos libertés si par malheur l’OTAN nous engageait dans un conflit ouvert avec la Russie ! On nous imposerait une économie de guerre – c’est-à-dire de restrictions – comme ne cessent de le revendiquer déjà nos ministres, une censure de guerre, une police de guerre, une surveillance de guerre. Des « passes » et des QR codes pour tout.

    Et une opportune suspension des élections, comme le fait déjà l’Ukraine. Pendant que tous les opposants seraient évidemment présentés comme des agents de Moscou[2].

    Heureusement que les autres sont moins fous que nous !

    Nous avons en réalité la chance que les dirigeants des nations du monde polycentrique sachent jusqu’à présent résister aux provocations enfantines des Occidentaux. Sinon nous aurions déjà sombré dans la guerre nucléaire mondiale.

    Contrairement à ce que nous serine la propagande, en effet, ces dirigeants ne sont ni des monstres, ni des malades, ni des fous, car ils respectent les principes de la realpolitik, donc de l’intérêt national. Ils disposent en outre d’un avantage capital sur nos oligarques : la durée, quand les leaders occidentaux ne connaissent que l’affolement du court terme et de la com incessante.

    Alors, en 2024, choisissons la paix.

    Et faisons donc en sorte de mettre au plus vite hors d’état de nuire nos oligarchies bellicistes avant qu’elles ne nous conduisent, une fois encore, au désastre.

    Michel Geoffroy (Polémia, 23 janvier 2024)

     

    Notes :

    [1] Comme en témoigne par exemple l’éditorial du Monde du 19 janvier dernier, intitulé « L’impératif d’une aide militaire à l’Ukraine », vantant la « détermination » d’Emmanuel Macron.

    [2] Cela a déjà commencé aux dépens du RN et de Reconquête…

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  • Abayas à l’école : Macron et Attal en représentation théâtrale...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au feuilleton des abayas à l'école.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021), Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021)  et dernièrement Bienvenue dans le meilleur des mondes (La Nouvelle Librairie, 2023).

     

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    Abayas à l’école : Macron et Attal en représentation théâtrale

    Les abayas, c’est le feuilleton de la rentrée. Oublié, l’été sécuritaire catastrophique. Oublié, le Waterloo diplomatique français en Afrique. Oubliée, la hausse des prix et des tarifs qui ne s’arrête pas. Dès lundi « les abayas ou les qamis n’entreront pas en classe[1] », annonçait le ministre Gabriel Attal, et les médias saluaient cette belle fermeté à l’unisson. Attal, quel homme !

    Quelle fermeté !

    Une fermeté médiatique qui, à vrai dire, sert aussi à éclipser un Darmanin devenu quelque peu gênant. Et qui s’inscrit pleinement dans la stratégie macronienne de séduction de la vieille droite – déjà ralliée à lui sur le covid, l’Ukraine et le règlement DSA de l’UE – avec en ligne de mire la modification à son profit de la durée du mandat présidentiel.
    Et quelle habilité ! Pendant que Gabriel Attal joue les matamores[2], son conjoint Clément Beaune se prononce en faveur de la GPA : un coup à droite, un coup à gauche. Bravo, les duettistes !
    Las, la lecture de la note de service ministérielle du 30 août 2023 laisse quelque peu songeur quant à la détermination réelle du gouvernement dans cette affaire.

    Armons-nous et partez !

    Que lit-on en effet dans cette circulaire ?

    D’abord, bien sûr, que les chefs d’établissement et les directeurs d’école sont en première ligne dans cette proscription de l’abaya.
    L’usage de la formule bureaucratique classique « je demande aux chefs d’établissement de veiller à » ne trompe pas : la hiérarchie n’est qu’en soutien et elle n’interviendra que si elle est sollicitée, en cas de « difficultés » (sic).
    Courageuse mais pas téméraire, la hiérarchie qui pourra toujours se désolidariser du directeur maladroit.

    Ensuite la circulaire précise d’entrée que les chefs d’établissements doivent engager le dialogue préalable avec l’élève concernée et, si cela ne suffisait pas, avec ses parents. Voilà la fermeté transformée en dialogue.
    La circulaire précise certes que ce dialogue « ne saurait être une négociation » et doit se dérouler dans « un temps resserré » (non précisé cependant). Mais pour le ministère « ce dialogue peut en effet, dans un grand nombre de cas, résoudre les tensions et dissiper les incompréhensions ».
    On a un peu de mal à suivre cette logique de Bisounours : si le dialogue est aussi efficace que l’écrit le ministère, pourquoi n’a-t-il pas déjà permis de mettre un terme aux signes ou comportements religieux musulmans à l’école ? Mystère.

    Et s’il s’agit de l’équivalent pédagogique d’une sommation de police, ce n’est pas un dialogue.

    Débrouillez-vous !

    Accessoirement, la circulaire ne précise pas ce qu’il advient de l’élève concernée durant cette phase de dialogue, dont on imagine aisément la facilité dans les zones où la majorité de la population est de religion musulmane. L’élève est-elle toujours en classe ou seulement dans l’école ? Rentre-t-elle chez elle pour réfléchir ou pour ameuter ses grands frères ? On ne sait.

    Enfin, si l’élève persiste dans son comportement malgré ce sympathique dialogue préalable, « une procédure disciplinaire sera systématiquement engagée par le chef d’établissement », pour violation de la loi du 15 mars 2004.
    Là aussi la circulaire se garde bien d’indiquer la nature de la sanction qui sera prononcée, éventuellement, par ledit conseil de discipline, ce qui laisse la porte ouverte à bien des capitulations. D’autant que la scolarisation est un droit autant qu’une obligation.

    Et procédure disciplinaire implique en outre délais et voies de recours. Que se passe-t-il pour l’élève durant cette période : est-elle suspendue ou non ? La circulaire, courageusement, ne le précise pas : les chefs d’établissement, une fois encore, devront se débrouiller.

    La formation à la laïcité, voilà la panacée

    Il est enfin frappant de constater que la conduite à tenir face à ces tenues islamiques ne représente finalement qu’une petite partie de cette circulaire.
    Laquelle s’étend de long en large sur la nécessaire formation à la laïcité de la communauté éducative, comme on dit, et des élèves. « Tous les professeurs contribuent à la pédagogie de la laïcité et des valeurs de la République, à laquelle concourent l’ensemble des disciplines et les éducations transversales », affirme ainsi cette note de service.

    La circulaire rappelle aussi qu’« outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l’École de faire partager aux élèves les valeurs de la République ». On comprend donc mieux les priorités de la rue de Grenelle face à la chute du niveau scolaire en France.

    Et l’on découvre que, pour ce faire, la communauté éducative bénéficie de magnifiques outils payés par le contribuable : un « coffret guide républicain », un « vade-mecum “La laïcité à l’école” », un « plan académique », des « équipes académiques Valeurs de la République », des « formateurs laïcité » et, bien sûr, la « charte de la laïcité ». Ne manque que le raton laveur pour que la liste soit complète !

    On pourrait se demander quand même pourquoi cette avalanche de moyens n’est pas parvenue jusqu’à présent à venir à bout des abayas et qamis, dans 500 établissements si l’on en croit les chiffres du ministère.
    Manifestement, ces outils passent à côté de l’essentiel : la volonté de les mettre en pratique, qui s’efface vite devant le « pas de vagues » officiel. Comme pour les « signalements à la hiérarchie », que la circulaire cite une fois encore pour se donner bonne conscience, alors que nombre d’enseignants se plaignent de l’absence de réaction de la hiérarchie à leurs alertes.

    Attal médiatique versus Attal réel

    La circulaire du 31 août 2023 permet de mesurer l’écart séparant l’Attal médiatique de l’Attal réel, ministre du gouvernement Borne.
    Les moyens évoqués dans la circulaire ne constituent en effet aucune véritable novation.
    Par conséquent on est en droit de se demander pourquoi ils n’ont pas déjà été appliqués par le ministère de l’Éducation contre les abayas. Et pourquoi ce qui n’a pas fonctionné hier marcherait mieux maintenant. Par seule la vertu du verbe attalien ? Parce que les musulmans seraient enfin touchés par la grâce laïque ?

    La question que pose l’islamisation de notre société, conséquence de l’immigration de peuplement, ne se réduit pas en outre aux abayas et aux qamis, lesquelles ne sont que la partie émergée de l’iceberg. En admettant que quelques succès soient acquis en la matière (et ils seront bien sûr fortement médiatisés !), cela ne changera nullement les rapports de force à l’œuvre dans notre société.

    La circulaire du 31 août 2023 confirme qu’il faut toujours distinguer entre les propos tenus par un politicien – qui n’engagent que ceux qui les écoutent –, les mesures réellement prises par lui – qui ne correspondent pas nécessairement aux intentions déclarées – et leurs effets concrets – lesquels peuvent contredire l’intention initiale du fait du principe d’hétérotélie.

    Une distinction essentielle que les médias mainstream effacent en permanence, en nous présentant des paroles comme des réalités. Des vessies pour des lanternes, donc.

    Michel Geoffroy (Polémia, 7 septembre 2023)

     

    Notes :

    [1] Le Monde du 31 août 2023.
    [2] « Tueur de Maures » en espagnol.

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